L’écoute
Une fois déposé et disponible, je pose mon attention sur le silence. Écouter le silence, c’est écouter là où, apparemment, il n’y a rien à entendre. Le silence est un miroir de l’écoute : il me révèle comment j’écoute, comment mon écoute influence l’environnement (le silence) et comment je me laisse influencer, toucher, renouveler par ce que j’écoute. Il y a un dialogue entre le corps, la matière du corps, et le silence, chacun sensible aux variations de l’autre, créant un accordage entre moi et mon environnement.
La vision
Dans le même ordre d’idée, tout en gardant les yeux fermés, j’observe ce qui se révèle à mon regard (luminosité, couleurs, mouvement), mais aussi la qualité même de mon regard. J’essaie de ne pas avoir un regard focalisé, de gagner en profondeur de champ (comme si je regardais depuis l’intérieur jusqu’à l’horizon) et aussi d’avoir un regard plus panoramique, plus ouvert. Là aussi, il y a une interaction, un dialogue entre ce que je vois et mon corps.
L’intériorité
Cette fois, je pose mon attention sur l’immobilité de mon corps. C’est une immobilité de repos, c’est-à-dire qu’elle n’est pas maintenue, pas verrouillée, mais que le corps reste simplement immobile parce que je n’ai aucune intention volontaire de mouvement. Au sein de cette immobilité physique, je perçois un ensemble de tonalités, de variations, de mouvements. Je prends contact avec ce qui m’anime intérieurement.
Évolution
L’attention est très active au début, je la guide et je l’oriente si nécessaire, jusqu’à ce que se construise une qualité de présence plus pleine. L’attention alors est à la fois ce qui déclenche ou favorise les sensations et ce qui capte, ce qui saisit les informations que délivre le corps. Puis, progressivement, la présence se déploie, offrant une sensation de plénitude corporelle, mais aussi psychique. Au fur et à mesure que je gagne en présence, l’attention ne précède plus les sensations, mais se laisse appeler par elles. L’attention reste stable, mais elle se fait plus panoramique, à la fois plus légère et plus affutée, saisissant les sensations, tonalités, mouvements, émotions et même pensées qui surgissent comme autant d’informations. La présence offre alors un incomparable outil de relation au monde.